Située sur les bords de Loire dans le Maine-et-Loire, Saint-Florent-le-Vieil est une petite cité de caractère qui m'est familière.
C'est là que je suis allée au collège, où j'ai entendu parler pour la première fois de Julien Gracq, en cours de français...
Julien Gracq (de son vrai nom Louis Poirier), c'est l'enfant du pays, devenu écrivain. Un écrivain à l'esprit rebelle qui se fait remarquer en refusant le prix Goncourt qui lui est attribué en 1951 pour son roman "Le rivage des Syrtes"...
Lorsqu'il décède en 2007 à l'âge de 97 ans, il laisse derrière lui pas moins de 19 ouvrages, et lègue à la ville sa maison florentaise. Son désir qu'elle ne soit pas transformée en musée en son honneur est respecté, et c'est ainsi que voit le jour "La maison Julien Gracq", une résidence d'écrivains et d'artistes, et un lieu d'animations culturelles.
Longeant le fleuve royal, un ancien chemin de halage passe devant "La maison Julien Gracq". L'écrivain s'y promenait quasiment quotidiennement. En son hommage, le chemin a été baptisé en 2008 "La Promenade Julien Gracq", représentant au total 4,5 kilomètres sur les pas de l'illustre écrivain, à la découverte des paysages ligériens qu'il affectionnait...
Selon la fiche PDF de la promenade, en téléchargement ici sur le site de l'office de tourisme "Osez Mauges", la balade débute normalement sur les quais de la Loire, près du pont menant à Varades.
Mais j'ai choisi d'être rebelle, à l'image de l'auteur florentais, et de démarrer au Mont-Glonne, sur l'esplanade de l'abbatiale où je me suis mariée...
Témoin d'une sombre page de l'histoire de la région, une petite plaque nous rappelle qu'"Ici à Saint-Florent-le-Vieil le 12 mars 1793 commença l'épopée vendéenne, la "guerre des géants" (Vendée militaire 16 mai 1993).
C'est d'ailleurs dans l'église que se trouve le tombeau de Bonchamps, célèbre général de la guerre de Vendée.
Heureusement, la seule agitation qui règne désormais est celle des promeneurs et touristes qui viennent découvrir les lieux et profiter du splendide panorama, car ici face à l'ancien village de pêcheurs de la Meilleraie, on surplombe admirablement la Loire :
Aujourd'hui, en ce vendredi après-midi de fin avril, le lieu est tout particulièrement paisible.
Pour rejoindre "la promenade Julien Gracq" en contrebas, on a le choix entre un large sentier ou un plus petit qui se faufile sous le couvert de la végétation.
Je choisis ce dernier, me retrouvant bientôt au milieu des fougères, après la descente de quelques marches...
Parvenue au niveau du chemin de la promenade, j'ai le choix là-aussi : partir à droite ? Ou bien à gauche ? Dans les deux cas, je sais qu'il me faudra revenir sur mes pas pour parcourir ensuite l'autre partie...
Je me dirige à droite, vers le pont...
Les yeux rivés sur la Loire, mon regard accroche un bateau, puis des vaches sur la petite île en face...
Du côté de la cité angevine, un petit escalier de pierres attire mon attention...
De petites ruelles me font aussi de l'oeil au passage. Je devine qu'elles laissent présager de jolies découvertes, mais ce sera pour une autre fois...
Ce qui attire également mon attention c'est le ciel qui s'obscurcit. Mais j'ai vérifié la météo avant de partir, il ne devrait pas pleuvoir...
Pendant la balade, neuf panneaux agrémentés d'extraits de textes de Julien Gracq, en lien avec l'endroit précis où ils sont implantés, jalonnent la promenade et invitent à des pauses lecture régulières :
Je passe à présent sous le pont et débouche près du fameux restaurant "La Gabelle", à quelques pas de la tour éponyme.
Abolie en 1790, une taxe sur le sel avait été institué par Saint-Louis en 1246...
Puis voilà qu'apparait "La maison Julien Gracq".
L'écrivain louait le bâtiment le plus près du fleuve. Tour à tour grenier à sel et gendarmerie, c'est maintenant ici qu'ont lieu les expositions et les animations (événements littéraires et artistiques, ateliers d'écriture et de lecture) et que l'on peut accéder à une bibliothèque et une chambre des cartes.
Julien Gracq vivait dans la grande maison bourgeoise un peu plus en retrait, où la salle à manger et le lieu de travail ont été préservés...
Je n'ai pas le temps de m'attarder aujourd'hui mais pour en savoir plus, connaître le programme, les horaires et les tarifs, je vous invite à consulter le site officiel de la Maison Julien Gracq.
Face à la maison, sur un banc près du fleuve, un lecteur plongé dans sa lecture...
Je rejoins le Pont de Vallée un peu plus loin, où il convient de faire demi-tour.
Dans ce sens, je remarque le départ d'un charmant petit sentier, que je n'avais pas vu dans l'autre sens...
Le ciel qui s'était obscurci se fait maintenant menaçant, apportant un charme supplémentaire aux paysages ligériens :
Mais voilà que quelques gouttes se mettent à tomber, se transformant bientôt en averse... Abritée sous un arbre, j'attends une éclaircie avant de poursuivre ma route.
La pluie cesse enfin, je repars...
Au niveau d'un petit abri en pierre, j'apprends qu'il a été celui de Barnum, un âne ayant participé aux travaux de la Loire :
A côté, un banc, surmonté d'un petit panneau explicatif :
"C'est sur ce banc que se reposait souvent celui qui donna son nom à cette promenade affirmant :... "qu'il avait suffi de quelques lattes en bois posées sur la pierre pour en assurer un nouveau confort".
Un confort auquel je ne goûterai pas aujourd'hui, le banc étant trempé...
Je profite à nouveau du paysage :
Mais voilà que la pluie repart de plus belle...
Cette fois-ci la couleur uniforme du ciel ne laisse présager aucune accalmie à court terme...
C'est donc encapuchonnée que j'arrive au terme de la balade, le Champ des Martyrs, où ont été massacrées 2000 personnes en décembre 1793.
A regret, je rebrousse chemin. Je sais que mon blouson ne sera bientôt plus étanche, et je n'ai pas envie de sortir le poncho... Je presse le pas..
Si j'ai pu parcourir cette balade en toute tranquillité ce jour-là, il est bon de savoir qu'il n'en est pas toujours de même : le chemin, qui fait partie de l'itinéraire de la Loire à vélo ainsi que du GR3, est souvent très fréquenté, le week-end notamment.
A votre tour maintenant de découvrir ce charmant petit coin de bord de Loire...
Topette !
Difficulté : Facile
Départ : Quais de la loire, près du pont de St Florent-le-Vieil (direction Varades)
Distance : 4,5 km A/R
Temps de marche : 1h30 A/R
(Temps de marche donné à titre indicatif, sans les pauses)
Localisation : A 42 km d'Angers et 55 km de Nantes.
Descriptif : Description de la balade ICI en fichier PDF, tiré de l'office de tourisme "Osez Mauges".
Détail du parcours de la promenade Julien Gracq - Calcul d'itinéraires
Localisation de Saint-Florent-le-Vieil - Google Maps
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Cet article est ma cinquante-cinquième participation au rendez-vous mensuel "En France Aussi", évènement interblogueurs organisé par Sylvie du blog Le coin des voyageurs, qui découvre (ou redécouvre) la richesse et la beauté de la France.
Chaque mois, elle invite d'autres blogueurs à partager des articles autour d'un thème différent.
Un blogueur est invité à être le leader du mois, et à choisir le thème.
Ce mois-ci, le thème a été choisi par Paule Elise du blog "1916 kilomètres" :"Maison d'artistes".
Aujourd'hui, nous sommes en ta compagnie dans un paysage très différent que ceux que tu nous offres le plus fréquemment, mais j'apprécie. Les bord de rivières ou de fleuve sont souvent des endroits magnifiques et riches.
J'ai aimé te suivre au fil de tes photos, et ce malgré la pluie, qui ne m'a pas dérangée du tout hihihi
Bises et bonne jorunée
J'adore tes photos avec ce ciel gris qui arrive.
Encore un coin de France à découvrir... en rêvant ? sauf s'il pleut ! Merci pour cette belle balade, que je mets en réserve, on ne sait jamais.
Quand au nom de lumière des artistes, je pense que c'est souvent qu'ils n'ont rien à voir avec leurs vrais noms... Du coup je me demande où ils vont les chercher ces noms...
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